1918

Depuis le 20 novembre 1917, le gouvernement est dirigé par Georges Clémenceau. Après la défection de la Russie, les Allemands peuvent aligner la totalité de leurs forces sur le front occidental et ils sont en supériorité numérique. Les généraux en chef, Pétain et Foch, sont partagés : faut-il attendre les Américains (deux millions d'hommes) ou bien reprendre l'offensive ?

Pendant la durée de la guerre, les élections ne pouvaient avoir lieu, le conseil municipal élu en 1912 restait en fonction. Cependant, le 6 janvier 1918, le maire Eugène Gallais et l'adjoint Paul Texier étant démissionnaires, un délégué chargé des fonctions de maire jusqu'aux prochaines élections est élu, il s'agit de Louis Dubos, 60 ans, ancien instituteur, habitant Planèze.

 

 

 

Le 21 mars 1918, les Allemands lancent une grande offensive. Les canons à longue portée tirent sur Paris. L'effet psychologique est désastreux.

Le 26 mars, Pétain jugé trop timoré est remplacé par Foch au poste de général en chef des armées alliées.

Le 30 mai, trente divisions allemandes passent à l'offensive. L'armée française doit reculer dans le secteur du Chemin des Dames. Les Allemands sont à 60 km de Paris, 50000 Français sont faits prisonniers, mais le front tient et l'attaque allemande cesse le 11 juin.

Deux neuvicois meurent dans ces combats :

 

 Maze Roger mort le 31/05/1918, disparu au combat à Canarcy ? (Oise), acte transcrit à Neuvic le 22/6/1922

Adjudant au 8e rég de tirailleurs (tirailleurs tunisiens ? à vérifier)

Classe 1914, matricule 161 (Périgueux)

Né le 16/12/1894 à Douzillac (les Martys),  23 ans
Fils d’Etienne et de Thérèse Simon

 Seyrat Henri mort le 04/06/1918 en forêt de Retz (Aisne), acte transcrit à Neuvic le 12/10/1918

Caporal au 91e RI
Classe 1916, matricule 174 (Périgueux)

Né à Neuvic (les Granges) le 2/5/1896, 22 ans, célibataire
Fils de Jean (tailleur d’habits) et de Catherine Chambaraud

 

D'autres neuvicois sont victimes des gaz ou décèdent des suites de leurs blessures :

 Petit Pierre Auguste mort le 01/07/1918 à Neuvic (la Jaubertie), réformé pour cause de tuberculose pulmonaire contractée en service

Matelot sur le Champperve ?
Classe 1914, matricule ?? (Périgueux)

Né à Neuvic (Villeverneix) le 6/7/1894, 24 ans, boulanger
Fils de Jean et de Louise Martin

 Servant Marcel mort le 15/7/18 à Chalons sur Marne (suites de blessures), acte transcrit à Neuvic le 5/10/1918

Caporal au 21e rég du génie
Classe 1917, matricule 44 (Périgueux)

Né à Neuvic le 30/7/1897 – 20 ans
Fils de François et de Rose Dupuy (sa mère meurt le 9/10/1918 et son père le 3/5/1919)
Famille de menuisiers au Chapdal depuis plusieurs générations.

 Dumas Jean Baptiste (Joseph sur le monument) mort le 05/11/1918 à l'hôpital de Versailles (tuberculose pulmonaire, maladie contractée en service), acte transcrit le 24/5/1920 (sans la mention Mort pour la France sur le registre mais figure dans MDH et son fils Pierre est pupille de la nation)

232e RI terr.
Classe 1890, matricule 470 (Périgueux)

Né à Neuvic le 31/7/1871 – 47 ans.
Fils de Jean et de Guillone Chassalinas
Marié à Marie Guichard (originaire des Coutis) le 24/10/1902, tailleur d'habits puis marchand drapier.
Père de Pierre Fernand Robert, né le 30/05/1908

 

 

 D'autres encore périssent loin de leur Périgord, en Serbie ou dans un hôpital tunisien :

 Pasquet Léonce mort le 25/08/1918 devant Monastir (Serbie), acte transcrit à Neuvic le 24/01/1920

157e RI
Classe 1916, matricule 162 (Périgueux).

Né à Neuvic le 11/07/1896 – 22 ans
Fils de Jeanne Pasquet
Inhumé au cimetière de Chevassus à 5 km au nord de Monastir (aujourd’hui Bitola)

 

 Rachet Jean (Joseph sur le monument), mort le 27/08/1918 (hôpital Sidi Abdallah de Ferryville aujourd'hui Menzel-Bourguiba, grippe infectieuse), acte transcrit à Neuvic le 06/09/1918

Marin sur l’Ernest Renan (apprenti canonnier)
Classe 1919, matricule ?? (Périgueux).

Né à Neuvic (Villeverneix) le 15/11/1899 – 18 ans
Fils de Jean et de Marie Tracard (cultivateurs)

 

 

La disparition du front russe et l'imminence de l'arrivée massive des Américains poussent les Allemands à lancer une offensive en Champagne : c'est la deuxième bataille de la Marne à partir du 15 juillet. Cette attaque est repoussée et, à partir de cette date, l'initiative sera dans le camp des Alliés.

Le 8 août, Australiens, Canadiens, Britanniques et Français enfoncent les lignes allemandes en Picardie. Plus au sud, les soldats américains et français lancent l'offensive Meuse-Argonne. Les premiers chars Renault sont utilisés pour franchir les lignes allemandes.

Le général Ludendorff, généralissime allemand, écrit : " le 8 août est un jour de deuil de l'armée allemande. Il marque le déclin de notre force militaire..."

 

 Dumonteil Firmin (Louis sur le monument) mort le 21/07/1918 à Razet St Albin (Aisne), acte transcrit à Neuvic le 19/4/1919

128e RI
Classe 1907, matricule 562(Périgueux).
Blessé en mai 1917.

Né à St Astier (Reyterie), le 17/09/1887 – 30 ans, cultivateur, habitait Limoges en 1914.
Fils de Jean et de Marie Rigaudie, frère de Gaston tué en 1914.

 Micoine Léon mort le 30/08/1918 bois du Quesnoy (Oise), acte transcrit à Neuvic le 25/07/1919

297e RI
Classe 1918, matricule 331(Périgueux).

Né à Neuvic le 14/09/1898 – 19 ans, célibataire
Fils d’Antoine et de Jeanne Léontine Labrue, bouchers à Neuvic depuis plusieurs générations dans les deux familles.

 

 Delage Charles (Henri sur le monument) mort le 02/10/1918  à Ivoiry (Meuse), acte transcrit à Neuvic le 10/10/1919

454e RA
Classe 1919, matricule 115 (Périgueux).

Né à St Germain du Salembre (Puygulier), le 10/12/1899 – 18 ans, célibataire
Fils de Jean et de Louise Lafon (cultivateurs aux Vivants en 1902).

Sur demande du bureau de bienfaisance, une concession perpétuelle est accordée pour inhumer sa dépouille au cimetière de Neuvic (délibération du 15/10/1922).

 Seyrat Edmond mort le 19/10/1918 à Fay le Sec (Aisne), acte transcrit à Neuvic le 26/11/1921

Caporal au 164e RI
Classe 1916, matricule 178 (Périgueux).

Né à Douchapt (les Combes), le 24/1/1896 – 22 ans
(La fiche MDH indique par erreur : Né à Montagrier)

Fils de Charles et de Anne Gaillard (cultivateurs à Puy de Pont), frère de Charles tué en 1916

 

 

Guillaume II a renoncé au pouvoir personnel, l'empire allemand se défait, des mutineries éclatent. Pour éviter la contagion révolutionnaire, Hindenburg exige que le chancelier Max de Bade demande l'armistice. La signature a lieu le 11 novembre dans la forêt de Rethondes.

 

De nombreux blessés meurent durant les mois qui suivent l'armistice : tuberculose ou conséquence des gaz de combat, suite de blessures...

 

Brival François Louis (Camille sur le monument) mort à Neuvic le 20/04/1918 (sans la mention Mort pour la France).
108e RI

Classe 1902, matricule 1393 (Périgueux).

Blessé à Douaumont le 22/05/1916 au bras droit par éclat d'obus (citation à l'ordre du régiment), réformé le 23/03/1917.

Né à Neuvic le 30/12/1882, 36 ans, poëlier, célibataire.
Fils d'Etienne (également poëlier) et de Françoise Rancillac.

 

 Dubesset Desmoulin (Joseph sur le monument) fait prisonnier le 28/05/1918, mort le 12/11/1918 pendant son rapatriement à Thionville, acte transcrit à Neuvic le 01/02/1922  (sans la mention Mort pour la France sur le registre mais figure dans MDH)

50e bataillon de chasseurs
Classe 1905, matricule 1428 (Bergerac).

Né à St Germain du Salembre le 13/7/1885 – 33 ans
Fils de Jean et de Jeanne Rambeau (cultivateurs au château en 1889, puis aux Coutis)

Laspoumadères Alexis Ludovic mort le 15/11/1918 à l'hôpital complémentaire n°29 de Martigny les Bains (Vosges).

Sergent au 233e RI, classe 1904, matricule 1711 (Brive)

Engagé volontaire de 1905 à 1910 (campagne du Tonkin)

Né à Bordeaux le 22/10/1884, 34 ans.
Fils de Bernard et de Jeanne Dabsac, domiciliés au Pescher (Corrèze).

Marié le 10/05/1913 avec Louise Chevalier, demeurant à Théorat, fille de Jean et de Marie Petit, née le 07/06/1897.
Une fille, Alice née le 5/06/1915.

 

 Aupeix Raoul mort le 03/12/1918 à Neuvic

Maréchal des logis au 21e RA
Classe 1913, matricule 732(Périgueux).

Né à Neuvic le 16/3/1893 – 25 ans, célibataire, maréchal-ferrant
Fils de Jean Edouard (sabotier) et de Jeanne (fille naturelle non reconnue, pas de nom sur les actes, habitait la Maine Dauriac lors de leur mariage en 1875)

 

Callebret Gabriel mort le 24/05/1919 à l’hôpital complémentaire de Dijon, maladie contractée au service, acte transcrit le 24/05/1919.

108e RI puis groupement d'aviation.
Classe 1906, matricule 366 (Périgueux).
Blessé le 17/04/1917 à Aubérive par éclat d'obus dans la région lombaire.

Né le 29/04/1886 à Neuvic, 33 ans, cuisinier charcutier.
Fils de Joseph et de Rose Sicaire.
Frère d’Aubin tué en 1917.

Petit Jean Edmond mort le 13/04/1919 (tuberculose pulmonaire suite des opérations de guerre, hôpital de Périgueux)

Sous-lieutenant au 121e RI
Classe 1908, matricule 95 (Périgueux).
Engagé volontaire en 1906, sergent en 1916, promu sous-lieutenant en septembre 1917.
Blessé en 1914 (éclat d'obus à la face et en juin 1918 (fracture du fémur par balle). Citations en 1916 et 1918.
Croix de guerre, étoile de vermeil.

Né le 1/7/1888 à Neuvic (Villeverneix), 30 ans, pâtissier, résidait à Bordeaux.
Fils de Jean (maçon) et de Louise Martin (originaire de Foncouverte), Jean Edmond était l’ainé de 6 enfants, frère de Pierre mort en juillet 1918 (suite de tuberculose ).

Faure Augustin (Auguste sur le monument) mort le 07/07/1919 à l'hôpital de Périgueux

305e RI
Classe 1899, matricule 419(Périgueux).

Evacué le 17/04/1916 pour néphrite chronique, réformé, hospitalisé à Périgueux

Né à Neuvic (Lacombe) le 18/06/1879, 40 ans
Fils de Pierre et de Marie Cluseau (+ en 1899), cultivateurs.
Marié le 29/05/1905 à Neuvic avec Jeanne Favard, de St Jean d'Estissac. Ils ont un fils, Benoît, né le 21 mars 1912 à Frateau.

Valentin Gabriel Paul mort à Libourne le 20/07/1919

Sergent au 50e RI puis au 58e RA.
Classe 1907, matricule 580 (Périgueux)
Détaché en 1915 à la société Dyle et Bacalan (Bordeaux)

Né à Neuvic le 18/12/1887, fils de Germain et de Emilie Claire Lambert, mécanicien.
Marié le 18/02/1912 à Neuvic avec Madeleine Rongéras, née à Neuvic le 27/2/1887, fille de Guillaume et de Constance Dumas.

 

Jeammet Louis mort le 07/04/1920 à Neuvic.

Sergent au 108e RI, puis adjudant au 10e RA.
Classe 1908, matricule 87.

Blessé le 28/08/1914 (deux balles à la cuisse et au pied), citation à l'ordre du régiment le 08/06/1917, croix de guerre avec étoile de bronze.

Réformé en 1919 pour pleurésie.

Né à Neuvic (Théorat) le 05/05/1888, fils de Pierre et de Marguerite Seyrat, serrurier mécanicien.
Marié à Dignac (16), le 8/4/1913 avec Marie Marguerite Adrienne Simmoneau.

 

 

Registre de l'abbé Tocheport, curé de Neuvic :

"Le 21 janvier, arrivée à Neuvic de quelques réfugiés de l'Aisne.

Le 24 arrivée d'une équipe d'une centaine d'Américains pour la pose d'une ligne téléphonique.

Le 17 juillet, passage du duc(1) et de  la duchesse de Vendôme visitant les réfugiés belges sous la conduite du comte d'Arlot de St Saud. Ils sont descendus au presbytère.

Au commencement d'octobre, arrivée dans la région (vallée de l'Isle et vallées adjacentes) d'une division de soldats américains(2). L'état-major est logé au château de Neuvic. Le 4 novembre, départ pour le Mans de la plupart d'entre eux. D'autres, une centaine, restent jusqu'à fin décembre.

Le 11 novembre, à la nouvelle de la signature de l'armistice, explosion de joie, sonnerie de cloches prolongée jusque dans la nuit, manifestation des Américains auxquels se joigneent les habitants.

Les Américains laissent un bon souvenir. Calmes, respectueux, s'ils ont à apprendre quelque chose des Français, les FRançais auraient intérêt à leur emprunter beaucoup d'autres choses, par exemple l'esprit de tolérance.

Par décision de Mgr Rivière en date du 13 novembre 1918, a été nommé vicaire à Neuvic, M. l'abbé Marc Latour, lieutenant d'infanterie, trois fois blessé, décoré de la croix de guerre et chevalier de la Légion d'Honneur"

 

(1) beau-frère d'Albert 1er de Belgique

(2) La 84e division d'infanterie, sous le commandement du Maj. Gen Harry C. Hale, était composée de soldats originaires de l'Illinois, de l'Indiana et du Kentucky. 

Après leur entraînement au camp Taylor de Louisville (Kentucky), ces troupes ont débarqué au Havre le 25 septembre 1918, avant d'être dirigées vers le camp de Souge (Gironde). L'état-major a séjourné au château de Neuvic du 28 septembre au 4 novembre avant de rejoindre Le Mans puis le camp de Souge.

Embarqués le 6 janvier 1919 sur le "SS Wilhelmina", les premiers éléments de la 84e division ont rejoint le New Jersey le 19 janvier 1919, les derniers sont arrivés à New-York le 18 juillet.

(Source : Order of battle of the United States forces in the world war, volume 2, pages 367 et suivantes)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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