Liste des maires
- Teyssandier Louis 1808
- Delord des Jaunies 1831
- Delord Jean 1834
- Laurière 1849
- Castaing 1865
- André Elies 1884
St Séverin d’Estissac
150 habitants, 531 hectares ; altitude 137m – 171m ;
4 km de Neuvic, 33 km de Bergerac, 30 km de Périgueux.
Revenus de la commune en 1884 : 8,61 x 48
Sol : crétacé supérieur, mollasse.
Cette commune est située sur un coteau. Elle est arrosée par le ruisseau de la Crempsouille. Elle possède, sur le penchant du côté où est situé le bourg, deux fontaines que l’on dit minérales et qu’on ferait bien d’analyser. D’après un ancien maire de cette commun, dans les renseignements fournis à la préfecture, « les habitants sont en général d’une constitution médiocre, sujets aux fièvres périodiques, aux fluxions de poitrine et aux rhumes ». Il ajoute néanmoins que « l’air de la commune est sain ».
Superstition : On attribue à des herbes cueillies avant le lever du soleil, la veille ou le jour de la St Jean, la vertu de chasser les fièvres.
Origines : « Eccl. Sti Severini » (P. XIIIe s.) ; « Cap. Sti Severini » (P. 1382) ; « St Seurin » (P. 1516-1538) ; « Eccl. StiSeverini » (P. 1556) ; « Saint Seurin » 1670 (not. de Bergerac) ; « St Seurin » (P.1780) ; « Prior Sti Saturnini » (PaXXRôle XIIIe et XIVe s) ; « Sanctus Saturninus castell. d’Estissac » (Lespine, fouage X) Collat. L’Abbé de Chancelade (dict. de Gourgue).
L’église de St Séverin d’Estissac a été érigée en succursale par ordonnance du 26 janvier 1876. Auparavant elle faisait partie de la succursale de Vallereuil (Etat du 21 avril 1825). Titulaire et patron : St Séverin de Bordeaux, 21 octobre. Il y avait autrefois au-dessus de l’autel un grand tableau de St Séverin en crosse et mitre. On invoque ce saint pour la pluie. Frairie de St Laurent. Cette église possède un pré dont le desservant a la jouissance.
Curés de St Séverin d’Estissac : Gilbert 1682- Garrelon 1682-91 d’Artensec 1780-1794
Mr François d’Artensec, natif d’Agonac, curé de St Séverin d’Estissac. Il fit d’abord le serment de la Constitution civile du Clergé, mais lorsqu’il en connut la perversité il le rétracta et se cacha pour procurer des secours religieux aux fidèles. Voulant se soustraire aux persécutions des révolutionnaires de sa paroisse et d’une dénonciation dont il pressentait les funestes effets, il prit la fuite. Il y fut surtout décidé après une avanie qu’il subit dans sa paroisse. On le hissa sur un âne, le plaçant en sens inverse et une populace grossière le promena longtemps en lui faisant entendre toutes sortes de vilénies et d’injures. Il était prêtre et noble, double titre à la persécution et à la mort. Profitant de l’obscurité de la nuit, il s’enfuit précipitamment et se dirigea vers Périgueux. Mais il fut bientôt capturé, condamné et exécuté comme un exécrable malfaiteur.
Ces diverses circonstances sont ainsi racontées dans l’ouvrage intitulé : » le tribunal criminel et révolutionnaire de la Dordogne » P. 314 et suiv. du tome II .
Extrait des registres du Comité révolutionnaire, séance du 16 thermidor an II (3 août 1794) :
« Le commandant de la garde nationale se présente et dit que plusieurs gardes nationaux ayant aperçu un individu dans les bleds d’Espagne, ils l’avoient poursuivi et s’en étoient saisis, que luy ayant demandé ses papiers, il leur en avoit exibé un extroit des registres des déclarations des prêtres sermentés du district de Mussidant sous la datte du 21 septembre 1792 (v.s.) et un passeport à luy délivré par la municipalité de St Séverin d’Estissac, canton de Neuvic, ce qui les avoit engagé à le traduire au cors de garde.
« Le comité louant le zèle des citoyens qui ont fait cette capture, arrête que sur bonne et sure garde le nommé Dartensec sera de suite traduit au comité pour y être interrogé…. Le comité considérant que ledit Dartensec est dans le cas de la loi du 22 floréal, arrête que le mandat d’arrêt sera de suite décerné contre lui, qu’en conséquence il sera par un officier de la garde nationale ou tout autre écroué sur le registre de la maison d’arrêt… (ont signé Leymonnerie, Bussière)
« Interrogatoire du curé Dartensec 17 thermidor an 2 (4 août 1794)…sur les premières interpellations, il a dit je m’appelle François Dartensec, je suis âgé de 60 ans passés, ci-devant noble prêtre et ci-devant curé de St Séverin d’Estissac ; je suis sans domicile, je suis natif de la commune d’Agonac. Je n’ai point reçu de mes parents les droits légitimaires et je n’ai point d’autre fortune, j’ai prêté le serment prescrit par la constitution civile du clergé, mais avec restriction. Je n’ai point prête celui de la liberté et de l’égalité. » « Pourquoi ne t’es-tu pas rendu au chef-lieu du département pour y être reclû ou déporté en exécution des loix du 26 août 1792, 23 avril 1793, 30 vendémiaire et 22 floréal » « … si je ne me suis pas présenté dans le délai fixé par la loi du 30 vendémiaire, c’est que je ne l’ai connue que le jour de l’expiration du délai. On m’a dit qu’il n’était plus tems de me présenter, alors, me croyant perdu, je sortis de la commune de Périgueux où je m’étois retiré et depuis cette époque je n’ai fait que roder de cotté et d’autre, sans avoir d’asile fixe et passant plusieurs nuits dehors, ce qui fait que je n’ai eu aucune connaissance de la loi du 22 floréal ayant toujours resté dans cet état jusques à hier matin que je fus arrêté dans un champ près du pont de la Cité ». Lectuer à lui faite de ses réponses a déclaré y persister et a signé Dartensec. Certifié véritable par moi, greffier du tribunal criminel soussigné Lafustière »
« Jugement du Tribunal Criminel du 17 thermidor an 2 (4 août 1794) :
« Au nom de la république française, vu la déclaration du tribunal portant qu’il est constant qu’Antoine Delpy … ci-devant curé de la Chapelle-Aubareil… et François Dartensec… ci-devant noble, prêtre et ci-devant curé de St Séverin d’Estissac, sans domicile, sont convaincus d’avoir été sujets à la réclusion et de ne pas s’être présentés à l’administration du département dans les délais prescrits par les lois des 30 vendémiaire et 22 floréal pour être déportés ou reclus. Le tribunal criminel, après avoir entendu l’exécuteur public, ordonne que les dits Antoine Delpy et François Dartensec seront livrés à l’exécuteur des jugements criminels et mis à mort dans les vingt quatre heures… et déclare leurs biens acquis et confisqués au profit de la république, conformément à l’article 16 de la dite loi des 29 et 30 vendémiaire… Fait à Périgueux les jour, mois et an sus dits dix sept thermidor de l’an 2. M. d’Alby président, Duterme, Pourteiron, Sudretjuges, Débrégeas accusateur public, Lafustière greffier »
Archives de Pau n° 43, 1370-1373
Guillaume d’Albusse, femme de Pierre Vigier, seigneur de Saint Séverin, diocèse de Périgueux, donne procuration à Lieugard de Las Cartz et à Alexandre Ulrich, de Saint Emilion diocèse de Bordeaux, pour recevoir 1000 florins d’or à elle légués par Arnaud d’Albret.
Transcription : Pierre Besse, d’après la version manuscrite de la SHAP
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