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1914, premiers combats

 En juillet 1914, l'armée d'active était composée des classes 1911 à 1913, c'est-à-dire des hommes nés de 1891 à 1893. Lors de la mobilisation, les classes 1908 à 1910 ont été affectées aux régiments d'active, les classes précédentes constituant les régiments de réserve et l'armée territoriale.

Dès le 2 août, les régiments de la région sont mis en route vers le nord : le 50e RI quitte Périgueux le 6 et arrive à la frontière belge le 7 en compagnie du 108e RI de Bergerac et du 107e RI d'Angoulême.
Ces régiments font partie de la 24e Division d'Infanterie positionnée à la frontière belge.

D'après le Journal de Marche et des Opérations (JMO) du 50e RI, publié sur le site "Mémoire des Hommes", les effectifs sont les suivants : 

55 officiers , 220 sous-officiers, 3116 caporaux et soldats...ainsi que 179 chevaux et mulets.

 

Les premiers morts en Belgique

 La journée du 21 août marque le début des combats du 50e RI à Izel (en Belgique, près de la frontière luxembourgeoise). Le lendemain une offensive est lancée et des combats violents et meurtriers concernent la 24e division d'infanterie et le corps colonial. Les trois premières victimes dont les noms figureront sur le monument aux morts de Neuvic sont Jean Paulin,Louis Siorac et Ludovic Lafitte.

 

Paulin Jean (Louis sur le monument) mort le 22/08/1914 à Névraumont (Belgique)

Son décès est transcrit le 21/10/1919 à l'état-civil de Neuvic
108e RI Bergerac 24e DI
Classe 1913,matricule 791 (Périgueux).


Né le 08/03/1893 à Neuvic (la Robertie) – 21 ans célibataire
Fils de Pierre et de Guinier Jeanne (cultivateurs, 5 enfants de 1890 à 1901)

Siorac Louis (Maurice sur le monument) Mort à St Vincent Rossignol-Bravames (Belgique) 22/08/1914

Classe 1901, matricule 607 (Périgueux).
Engagé volontaire en 1902, campagne d'Indochine de 1905 à 1908 puis de 1911 à 1914.

Décès transcrit à Rochefort le 24 juin 1915
Sergent-major au 3e RI coloniale
Classe 1903,matricule 120 (Périgueux).


Né le 27/11/1883 à Neuvic (le Villageou), 30 ans
Fils de Louis et de Pétronille Rambaud, marié à Rochefort le 21/08/1911 avec Marie-Marthe Meynard.

Son demi-frère Maurice-Jean (fils de Louis et de Marie Rambaud, sœur de Pétronille) mourra en 1917

 

Lafitte Jean Marie Robert Ludovic, mort le 22/08/14 St Médard (Orgéo) en Belgique, transcrit à Périgueux le 18/02/1916,

Adjudant au 50e RI,
Classe 1900, matricule 1152 (Libourne), engagé volontaire au 50e RI depuis le 02/09/1900, adjudant depuis  le 03/07/1912.

Né le 19/07/1880 à Coutras, fils du docteur Jean-Baptiste Lafitte et de Anne Charlotte de Lapeyrière, marié le 16/05/1912 à Neuvic avec Anne Magdeleine Dubois (de Neuvic) fille de Jean Dubois (industriel) et de Marie Ardillier,

Père de Jeanne-Marie-Gabrielle née le 10/04/1913 (future épouse de Jean Albert Dusser)

 

 

 "Le 22 août 1914, sous un soleil de plomb, des dizaines de milliers de soldats tout juste mobilisés, épuisés par des jours de marche forcée dans leur pantalon rouge garance, vont brutalement connaître leur baptême du feu. Foudroyée par la puissance de feu de l'artillerie allemande, l'armée française vit alors les heures les plus sanglantes de son histoire : 27 000 soldats sont tués dans la seule journée du 22 août." (Source : le Monde 22/08/2014)

  Le JMO du 50e RI indique les pertes : 3 officiers tués, 4 blessés, "la liste nominative des pertes en hommes de troupe n'a pas pu être établie"...

Le 24 août, les unités engagées sur la frontière belge doivent se replier; Les pertes sont à nouveau importantes. Trois neuvicois perdent la vie à Blagny; Ils doivent faire partie des victimes disparues et non identifiées puisque leurs décès devront être authentifiés par un jugement du tribunal de Ribérac.

 

Boulenzou Auguste Mort le 24/08/1914 à Blagny

Décès transcrit à Neuvic le 07/01/1920
50e RI Px - 24e div inf
Classe 1913,matricule 813 (Périgueux).

Son nom figure dans MDH et sur le livre d'or de la commune de Neuvic mais pas sur le monument...


Né le 20/10/1893 à Neuvic (les Jeannetoux) – 20 ans, célibataire
Fils de Jean et de Pommarès Adèle, cultivateurs. Jean meurt à la métairie du château le 10/02/1917 à 55 ans.

Charrière Joseph (François sur le monument), mort le 24/08/1914 à Blagny

Décès transcrit à Neuvic le 22/10/1920
50e RI
Classe 1908,matricule 86 (Périgueux).
Croix de guerre avec étoile de bronze (JO du 18/05/1922)

Né à Manzac (le Trimoud) le 30/04/1888, 26 ans, célibataire.

Fils d'Elie et de Jeanne Héritier (cultivateurs).
Cultivateur domicilié à Neuvic.

Magne Germain (Louis sur le monument) Mort le 24/08/1914 à Blagny

Décès transcrit à Neuvic le 23/06/1920
50e RI
Classe 1911,matricule 452 (Périgueux).
Inhumé au cimetière militaire de Matton-Clémency près de Sedan (tombe 52)


Né le 07/11/1891 à Neuvic (le Breuil), 22 ans.
Fils de Jean et de Jeanne Tronche, cultivateurs mariés en 1885, originaires du Breuil, 5 enfants

Marié à Eugénie Arnaud, un fils, Henri, né en novembre 1912.

 

Les troupes allemandes passent la Meuse, la retraite continue jusqu'au 6 septembre. Ces premières semaines ont provoqué des pertes considérables (tués ou blessés) au 50e RI : 30 officiers, 98 sous-officiers, 1478 soldats  soit environ la moitié des effectifs présents à la mobilisation. Malgré les renforts reçus le 1er septembre, le régiment participera à la bataille de la Marne avec un effectif réduit.

 

 

La vie à Neuvic au mois d'août

 

La mobilisation avait surpris les cultivateurs pendant la période des battages, cependant l'entraide entre les voisins a permis la fin de ces travaux sans avoir besoin de créer une équipe de batteurs, comme le prévoyait une circulaire préfectorale (cf. délibération du 16/8/1914).

 

Dès le 6 août, le conseil municipal, réduit à 10 membres après la mobilisation des plus jeunes, votait un crédit de 1000 F pour aider les familles les plus nécessiteuses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Bataille de la Marne

 Le 107e RI d'Angoulême a également participé aux combats de Belgique les 21 et 22 août avant la retraite vers la Marne. A partir du 7 septembre et pendant 5 jours aux environs de Chatelraould (près de Vitry le François), c'est la première bataille de la Marne, celle qui sauva Paris de l'invasion et qui reste dans les mémoires grâce à l'épisode des "taxis de la Marne". Elle sera suivie par un retrait de l'armée allemande qui choisit de s'établir sur des positions plus au nord.

Trois neuvicois trouvent la mort dans ces combats :

Liets Alexis Mort le 03/09/1914 à Souain (Marne)

Décès transcrit à Neuvic le 22/10/1920 après jugement.
107e RI
Classe 1912, matricule 136 (Périgueux).

Né le 27/12/1892 à Neuvic, 21 ans, fils de François, décédé, et de Marie Blondy.
Son grand-père, Simon, était originaire d’Arudy et s’était établi à Neuvic comme chevrier en 1852 (mariage avec Cécile Lavignac)

Laporte Joseph Mort le 03/09/1914 à St Hilaire au Temple dans la Marne (disparu)

Décès transcrit à Neuvic le 20/11/1920 après jugement
50e RI
Classe 1910, matricule 770 (Périgueux).

Né le 16/08/1890 à Neuvic – 24 ans, célibataire
Fils de Sicaire et de Marguerite Gueysset, cultivateurs au Reclaud, 10 enfants

Dumonteil Gaston Mort le 08/09/1914 à Chatelraould

Décès transcrit à Neuvic le 07/07/1917
107e RI
Classe 1913, matricule 753 (Périgueux).


Né à St Astier le 31/03/1893 – 21 ans
Fils de Jean et de Marie Rigaudie, cultivateurs au bourg de Neuvic

 

Sur une autre partie du front, dans les Vosges, le 13e Bataillon de Chasseurs Alpins, stationné à Chambéry, combat près de Colmar, en particulier à Mandray. Les 2 et 3 septembre furent de dures journées : 125 tués, 271 blessés.

Beaugier Victor Mort le 02/09/1914 à Mandray (Vosges)

Décès transcrit à Neuvic le 06/06/1916
13e bataillon de chasseurs alpins
Classe 1911, matricule 417 (Périgueux).
Inhumé à la nécropole nationale de Saulcy sur Meurthe (tombe 215)


Né à Vallereuil (Coutet) le 06/11/1891, 23 ans.


Fils de Louis et de Jeanne Dubost, cultivateurs. Louis était né à Grignols en 1861, il meurt à la Robertie le 24/4/1919 à 58 ans
Deux frères de Victor, Louis et Emile, tomberont en 1915 et 1916.

 

 Deux sous-officiers, nés à Neuvic trouvent la mort après la bataille de la Marne.

Franc Jules Mort le 29/09/1914 au camp de Chalons (suites de blessures)

Décès transcrit à St Martin des Combes le 16/06/1916
Promu adjudant au 100e RI le 21/09/1914.
Classe 1907, matricule 1237 (Bergerac).
Citation à l'ordre de l'armée le 21/09/1914 "après l'exécution personnelle d'une reconnaissance des plus importantes sous le feu de l'artillerie, a conduit sa section à l'attaque et a reçu une blessure mortelle."

Né le 12/06/1887 à Neuvic (le Breuil) – 27 ans, employé de banque.
Fils de Léonard et de Marie-Louise Abdon-Georges, cultivateurs

Dubos Pierre (Joseph sur le monument) Mort le 01/10/1914 au bois de Saulcy près d'Apremont (Meuse) inhumé au cimetière de Frémeréville (Meuse).
Citation à l'ordre du régiment.

Décès transcrit à Neuvic le 22/12/1920
Adjudant au 57e Régiment d'Artillerie
Classe 1896, matricule 178 (Périgueux).


Né à Neuvic le 26/02/1876 (les Cinq Ponts) – 38 ans
Fils de François et de Marguerite Seyrat, marié à Marie Baptistine Mourdron (à Toulouse le 20/02/1909)

 

 

La course à la mer et le début des tranchées

 On remarquera que les victimes des premiers combats sont tous très jeunes : ils appartenaient aux classes déjà sous les drapeaux au début de la guerre et donc immédiatement opérationnelles. Les mois suivants, les réservistes montent au front et parmi les tués on trouve deux hommes du 250e RI (régiment de réserve du 50e) formé à Périgueux dès que le 50e eut quitté la caserne Bugeaud pour la Belgique.

Durant le mois d'août, le 250e fait partie de la garnison de défense de Paris, à partir du 26 il est en Picardie vers Péronne et y subit son baptême du feu. Après un retour à Paris, il est en réserve de la bataille de la Marne et participe à la poursuite après le 11 septembre.

Les semaines suivantes furent appelées la "course à la mer", français et allemands cherchant à fermer la ligne de front vers le nord. Le 7 octobre, l'attaque du Quesnoy se heurte à de fortes positions allemandes, les pertes sont lourdes et le creusement des tranchées devient la priorité.

Peyronny Pierre Disparu le 07/10/1914 au Quesnoy en Santerre (Somme)

Décès transcrit à Neuvic le 29/3/1921 après jugement du tribunal de Ribérac le 24/03/1921.
250e RI
Classe 1907, matricule 1167 (Périgueux).
Médaille militaire à titre posthume (JO du 20/06/1922), croix de guerre avec étoile de bronze.


Né le 30/03/1887 à Grignols (le Mas) – 27 ans, maçon.
Fils de Pierre et de Jeanne (Marie) Verninas (originaire de Champroueix), marié à Marguerite Chaunard

 

Nouzarède Raymond Disparu le 07/10/1914 au Quesnoy en Santerre (Somme)

Décès transcrit à Neuvic le 26/4/1921
250e RI, classe 1894, matricule 148 (Périgueux)

Né le 13/09/1874 à Neuvic – 40 ans
Fils de Raymond (mort à la Poutaque en 1884) et de Pétronille Hivert (7 enfants)

Après une carrière militaire compliquée : incorporé en Algérie de 1895 à 1906 à la suite de plusieurs condamnations pour refus d'obéissance, insoumission, outrages (5 conseils de guerre !), il reçoit la médaille militaire à titre posthume (JO 22/09/1922) et la croix de guerre avec étoile de Bronze avec la mention "Brave soldat, mort pour la France à son poste de combat".

Son nom figure dans MDH et sur le livre d'or de la commune de Neuvic mais pas sur le monument (il résidait à St Aigulin en 1912 mais son nom ne figure pas sur le monument de cette commune).

 

Betoule François Mort le 26/10/1914 à Nancy (fièvre typhoïde)

344e RI, classe 1907, matricule 767 (Saintes)

Né à Neuvic le 27/09/1887, fils de Benoit (serrurier) et de Marie Souque (8 enfants)

Inhumé au carré militaire du cimetière sud de Nancy, tombe 925.

La fiche MDH porte la mention "extrait transmis au maire de Neuvic", mais le décès ne figure pas sur les registres, le nom est sur le livre d'or de la commune de Neuvic mais pas sur le monument.

Marié à Laclotte (17) le 28/1/1901 avec Eugénie Vinet, née à la Force le 15/6/1891

 

 On trouvera aussi sur le monument aux morts les noms de soldats qui ne sont pas nés à Neuvic mais qui y ont résidé ou qui y possèdent des propriétés :

Gabriel Armand Raymond d’Escodéca de Boisse
Mort le 21/10/1914 à Baulne (Aisne)

Décès transcrit à La Rochelle le 8/10/1915
Capitaine au 123e RI.
Classe 1898, matricule 889 (Périgueux).

Né à Beaumont le 03/02/1878, 36 ans.
Fils de Louis Philippe Arnaud (receveur des postes) et de Marie Mathilde Rousset de Mondeland.
Propriétaire à Villeverneix.

Marié à Marie de la Bastide, 4 enfants

Extrait du "tableau d'honneur des morts pour la France" source Gallica.

Figure également sur les monuments aux morts de Fougueyrolles (24) et de La Rochelle (17)

Inhumé à la nécropole nationale de Soupir (02), tombe 2226.

Fantou Marcel Mort le 10/11/1914 Dixmude, bataille de l’Yser

Décès transcrit à Neuvic le 26/3/1920
Adjudant au 1er bataillon de tirailleurs sénégalais d’Algérie
Classe 1900, matricule 1444 (Périgueux), engagé volontaire en 1901.


Né le 19/12/1881 à St Méard de Dronne, 32 ans
Fils de Julien (dit Jérome d’après les actes de naissance de ses sœurs) et de Marie Bonnet, cultivateurs à Théorat en 1891.

Marié à Marie Jeanne Hélène Fantou (à Bordeaux le 7/12/1910)

 

 Extrait de l'historique du 1er bataillon de tirailleurs sénégalais (rattaché au 1er régiment mixte d'infanterie coloniale) :

« Après Dixmude, où ils tinrent les lignes pendant plus de quinze jours malgré des pertes effroyables dues à l'ennemi et aussi aux intempéries (froid, neige, eau et boue glacées des tranchées, avec leur cortège d'affections pulmonaires et de pieds gelés), il restait 400 hommes au Bataillon Frèrejean et seulement onze, dont un capitaine, au Bataillon Brochot. »

 

 

 L'hospice de Neuvic héberge des blessés

Le 23 septembre, 20 blessés et un infirmier sont hébergés à l'hospice qui vient de réouvrir après la signature d'une convention avec la Congrégation Ste Marthe.

 

Dès le 27, le conseil municipal demande une subvention car "il manque de linge, de matériel de cuisine...". Et même si des légumes et de la volaille sont fréquemment offerts par la population, la commune n'a pas les ressources nécessaires pour les dépenses d'alimentation des blessés.

 

Ces blessés quitteront Neuvic assez rapidement et l'hospice hébergera ensuite douze réfugiés du Pas de Calais en attendant de leur trouver un autre logement.

 

Le 18 octobre, le conseil municipal décide que la subvention attribuée au comice agricole sera affectée à l'achat de laine pour la confection de tricots destinés aux soldats (100 francs)

 

 

 

 

 

 

La fin de l'année

Autres régiments de la région dans lesquels figurent des neuvicois, le 63e RI de Limoges et le 78e RI de Guéret ont participé également à la bataille de Belgique puis au repli, aux combats sur la Meuse (lourdes pertes) et à la bataille de la Marne .

Le 21 décembre, ces deux régiments attaquent au nord de Jonchery. Cette attaque échoue (perte de 11 officiers et plus de 400 hommes au 63e dont Charles Magne, de la Jaubertie).

Extraits de l'historique du régiment : "Cette position a déjà été attaquée à plusieurs reprises...l'artillerie de campagne a été rapprochée...quelques brèches ont pu être faites dans les fils de fer ennemis...mais sans qu'on ait pu réssir à endommager les tranchées. Les mouvements préparatoires se font dans de très mauvaises conditions...l'ennemi déclenche un tir furieux de ses mitrailleuses...le soir retrouve le 78e dans ses positions de départ, glorieusement mais douloureusement affaibli !"

 

Reymondie Jean (Louis sur le monument) Mort le 21/12/1914 à Jonchery (Marne)

Décès transcrit à Neuvic le 17/07/1920
78e RI (Guéret)
Classe 1909, matricule 1624 (Périgueux).


Né le 10/08/1889 à Neuvic (Théorat)
Fils de Jean (d’Issac) et de Thérèse Rambaud (de Théorat)

Magne Charles Mort le 21/12/1914 à Jonchery (Marne)

Décès transcrit à Neuvic le 22/10/1920
63e RI
Classe 1908, matricule 1599 (Périgueux).


Né le 05/09/1888 à Neuvic (la Jaubertie)
Fils de Raymond et de Jouanna Penaud, marié à Marie Magne (fille de Raymond Magne et Jeanne Lacour) le 30/01/1913 à Neuvic, père d’Elise Magne, née le 14/11/1913.

Lien vers une page de documents recueillis par sa famille

 

 

 

 

En cinq mois, dix neuf neuvicois ont trouvé la mort dans les premières batailles. Combien de blessés? combien de mobilisés encore indemnes ? aucune liste ne permet de l'établir...

La guerre, que d'aucuns imaginaient courte, est en train de s'enliser dans les tranchées. Un long et douloureux hiver est commencé, et ce ne sera pas le dernier.

 

"La première bataille d'Ypres est un succès pour les Alliés, mais son coût est terrible. Les deux camps s'affairent maintenant à consolider leurs positions en aménageant un système de tranchées qui courront bientôt de la mer du Nord à la frontière suisse.

La Première Guerre mondiale ne dure que depuis six mois et l'étendue des pertes humaines est sans précédent dans l'Histoire. Rien que sur le front occidental, les Français, les Belges et les Britanniques ont perdu plus d'un million d'hommes, dont une grande majorité de Français. Les Allemands comptent environ 675 000 soldats tués, blessés ou disparus au combat." (d'après la première bataille d'Ypres sur Wikipedia)

 

 

Article suivant : 1915

 

 

Charles Magne

charles magne

Fils de Raymond et de Jouanna Penaud, Charles Magne est né à la Jaubertie le 5 septembre 1888, dans la ferme habitée aujourd'hui par sa petite-fille.

Il s'est marié à 25 ans avec sa cousine Marie Magne, née aux Jeannetoux, fille de Raymond et de Jeanne Lacour.

Leur fille Elise vient d'avoir un an lorsqu'il est tué, le 21 décembre 1914 à Jonchéry sur Suippes (Marne).

 Son épouse, sa fille, puis ses petites filles ont soigneusement conservé quelques douloureux souvenirs et en particulier les lettres de ses compagnons qui avaient eu la terrible mission d'annoncer la funeste nouvelle.

 

 

 

Le portrait ci-contre est un montage ou un tirage, réalisé en 1916 par E. Dorsène, photographe à Périgueux.

 

 

 

 

 

 

 Mobilisé le 2 août 1914, il rejoint le 63e Régiment d'Infanterie à Limoges dans lequel figure bon nombre de périgourdins.

Le journal des marches et opérations, publié sur le site "Mémoire des hommes", permet de suivre, jour après jour, la vie de l'unité. Le résumé qui suit est extrait de ce document extrêmement précis.

Le 6 août, ce régiment est transporté par train jusqu'à Valmy puis il est positionné en arrière du 78e RI dans les défilés de l'Argonne. Le 11, après une marche pénible sous la chaleur, il rejoint Varennes.

Les premiers contacts avec des patrouilles de cavaliers ennemis ont lieu le 17 août, sans pertes. Le 20 août, le 63e RI quitte le cantonnement de la Ferté pour se rendre au sud de Williers d'Orval sur la frontière belge.

Les combats de Belgique et la retraite

Le 22, le régiment est à Menugoutte au contact d'un détachement allemand mais ne l'attaque pas, l'ordre de repli arrive le lendemain, les violents combats sur le front belge provoquent la retraite. Le 24, le 63e est à Blagny pour soutenir le 50e Ri de Périgueux qui a subi de lourdes pertes, les combats sont furieux, plusieurs charges à la baïonnette sont exécutées sous le feu de l'artillerie et des mitrailleuses. Lorsque le bataillon le plus engagé se replie sur Blagny "en ramenant à peu près tous ses blessés", il a perdu 95 soldats : 5 tués, 76 blessés, 14 disparus...

Le 26 août, le régiment se replie sur la rive gauche de la Meuse et commence à creuser des tranchées qu'il n'occupe pas car la retraite continue par une marche de nuit sous la pluie. Le 28, une tentative de contre-attaque échoue devant un ennemi supérieur en nombre, la retraite se fait sous un feu nourri, les pertes sont considérables : 9 officiers (2 tués, 2 disparus, 5 blessés) et 724 hommes (25 tués, 256 disparus, 443 blessés)...

Le 3 septembre, le 1er bataillon se replie sur Suippes, "il forme l'arrière-garde des troupes françaises qui viennent de rompre le combat" (46 blessés, 23 disparus).

La bataille de la Marne

L'ordre général du général Joffre annonce la reprise prochaine de l'offensive, c'est début de ce qui restera dans l'Histoire sous le nom de Bataille de la Marne pour sauver Paris.

Le 4 septembre, à Marson, une colonne allemande (cavalerie, infanterie, mitrailleuses et artillerie) provoque de nouvelles pertes : 3 tués, 60 blessés, 6 disparus. Les rescapés sont embarqués le 5 septembre et retrouvent un cantonnement "pour la première fois depuis le 20 août". Le répit ne dure pas, la bataille de la Marne est lancée, le 63e repousse une attaque le 8 septembre et provoque de lourdes pertes à l'ennemi qui se replie.

Le 11 septembre, le régiment reçoit un important renfort venant du dépôt pour combler les vides provoqués par un mois de combats...La poursuite de l'armée allemande en repli se poursuit, Coulvagny le 13, Gizancourt le 14, Ste Ménehoult et Dommartin  le 15, Wargemoulin le 16.

Les tranchées

Le 17 septembre, le mouvement est arrêté à cause des travaux de fortifications effectués par l'ennemi. C'est le début de la guerre des tranchées. Après trois jours de repos au camp de Mourmelon, le 63e est en première ligne pour la défense de Reims. Le 22 septembre, un obus de mortier de 210, tue 22 hommes et en blessent autant. Les jours suivants, les attaques ne permettent que des progressions de quelques centaines de mètres. "La 5e compagnie, seule, perd 55 blessés et 20 tués". Le 26 septembre, au lever du jour, les avant-postes voient à 100 mètres une ligne d'infanterie allemande qui charge à la baïonnette et qui les déborde très rapidement. Après l'effet de surprise, le renfort de l'artillerie provoque le repli allemand, mais 11 officiers et 559 hommes sont tués ou blessés.

 Au début d'octobre, le 63e occupe les tranchées en avant de la Suippes, vers Aubérive et St Hilaire le Grand, avant d'être remplacé par le 78e RI et de prendre son cantonnement à Jonchery le 15. Encore un répit de courte durée puisque dès le 17 il relève le 126e RI dans les tranchées d'Aubérive et jusqu'au 129 décembre se succèdent escarmouches, patrouilles, fusillades d'une tranchée à l'autre, sans gain de terrain. Les tranchées sont améliorées, des lignes téléphoniques sont établies entre les tranchées et les postes de commandement.

Le combat de Jonchéry

Le 20 décembre un ordre du général Joffre annonce la reprise générale de l'offensive ..."vous avez vaincu sur la Marne, sur l'Yser  [...] vous saurez vaincre encore jusqu'au triomphe définitif !"

Le 63e RI est chargé d'attaquer aux côtés du 78e après une préparation d'artillerie qui doit détruire les réseaux de barbelés et les tranchées adverses. La réplique de l'artillerie allemande et le mauvais réglage de l'artillerie française perturbent le plan, l'assaut est donné à l'heure prévue alors qu'aucune brèche n'est ouverte, les soldats sont fauchés dès leur sortie de la tranchée, quelques uns parviennent près des tranchées allemandes où ils sont abattus. Après une demi heure de combat "le terrain est jonché de morts et de blessés, les compagnies d'assaut ont perdu presque tous leurs officiers et sous-officiers" , les rares survivants se terrent en attendant de pouvoir rejoindre leur tranchée de départ à la faveur de la nuit.

Charles Magne faisait partie de la 1ère compagnie sous les ordres du capitaine Louis Capon.

extrait jmo

Le bilan est terrible, le régiment a perdu plus de 400 hommes dans ce combat engagé inutilement, après une préparation inadaptée, pour un gain territorial nul.

 

 

Le combat de Ponchéry avait eu lieu le 21 décembre. Dès le 23 (cf. cachet de la poste militaire), le caporal Charles Robert (12e escouade, 1ère compagnie) écrivait aux parents de Charles Magne :

" J'ai aujourd'hui un devoir bien triste à remplir. Hélas le destin est si cruel que dans cette terrible guerre il faut s'attendre à tout. Votre fils Charles qui était à mon escouade est mort hier dans un assaut à la baïonnette. Il était à mes côtés lorsqu'il est tombé et sa dernière volonté était que je vous prévienne." lettre 1a 

 

Les services du courrier fonctionnaient bien puisque dès le 4 janvier 1915, en réponse à une lettre de la jeune veuve en date du 29 décembre, Charles Robert précise les circonstances de la mort de Charles :

 

"...Lorsque le 21 au matin nous attendions la fin de la canonade pour monter à l'assaut, Charles était encore à mes côtés. C'était un moment bienterrible car on savait bien que sur le nombre plusieurs de nous y resteraient.

Nous partîmes, notre section en tête derrière lecapitaine. Nous fîmes une vingtaine de mètres sans entendre un coup de fusil puis tout d'un coup les mitrailleuses et les fusils se mirent à crépiter. Ce fut terrible. Le capitaine et les chefs de section tombèrent les premiers. Beaucoup furent atteints. Charles était de ceux-là. Voyant qu'on n'était plus qu'une poignée, je me couchai et restai ainsi jusqu'à la nuit.

Avant de partir nous avions fait chacun de petits paquets qui ont été remis au magasin du corps. Le sien vous sera sans doute envoyé. Quant à ce qui est sur lui il est absolument impossible de l'avoir car ils sont montés haut et ils sont plus près des allemands que de nous. On ne peut encore songer à aller le chercher.

 Pour les lettres qui sont en route je vous les renverrai. Merci pour l'argent que vous me dites de conserver, je ne le ferai pas car je ne voudrais pas avoir le dit de m'amuser et de rire en des circonstances aussi tristes.

Je vous remercie pour les voeux que vous faites. Dieu m'a encore sauvé la vie une fois. Puissent vos prières être efficaces.

Voilà, Madame, les quelques faits que je peux vous donner ; sachez bien que Charles est monté à l'assaut avec beaucoup de courage et sans aucune défaillance.

Puisse celà apporter une consolation à votre peine.

Veuillez agréer Madame, tous mes meilleurs respects ainsi que toute votre famille."

Charles Robert

lettre 2a

 

Marie Magne a dû écrire à d'autres compagnons de Charles pour mieux connaître les circonstances de sa mort et se convaincre de la triste réalité, puisque le 16 janvier, un autre soldat du même régiment, lui répond dans un français hésitant (et transcrit sans corrections) qui nous rappelle que la langue maternelle était "le patois" et que les études primaires s'interrompaient en général à 12 ans :

"Madame Magne, je répond à votre lettre du 10 que j'ai reçu le 15 janvier. Vous voudrez bien m'excuser que je vous est pas annoncer  propre voix la mort de Charles. Le soir même de l'attaque je me suis précipité a sa compagnie pour savoir de ses nouvelles ou j'ai appris sont décès. Je ne peu vous dire si sa mort a était cruelle soit disant qui a était tuer a coté de son ancien lieutenant qui était son capitaine maintenant qui est mort aussi mais je peux vous dire que les mort était rapide car j'en ai vu beaucoup de mon escouade ainsi que des hommes de la section qui sont mort sans faire auqu'un mouvement pas même avoir le temps de dire adieu a leur camarade.

Je suis était voir sont ancien caporal Charles Robert pour ses lettres qui m'a dit qui les avait laissés entre les mains du vaguemestre qui les envoies au dépot de Limoges. Vous n'aurez qu'à écrire au vaguemestre du dépot de Limoges du 63 qui vous fasse un tirage des lettres expédiez par vous qui devra se charger de la mission pour vous les transmettre." [...]

lettre 3a

 

La famille conservera dans un cadre un diplôme et deux médailles commémoratives : à gauche la médaille interalliée, dite médaille de la victoire, et à droite la médaille commémorative 1914-1918 dite médaille des Poilus, créée en 1920 et attribuée à tous les militaires sous les drapeaux entre le 2/08/1914 et le 11/11/1918.

 medailles charles magne

Pour la jeune veuve et sa petite fille d'un an, il faut vivre, travailler avec ses parents et beaux-parents, petits propriétaires pratiquant une agriculture de subsistance. Il faut aussi essayer d'obtenir des aides, les premiers secours aux veuves sont versés en juin 1915 et en attendant la liquidation de la pension de veuve de guerre, Marie Magne sollicite l'intervention du député pour obtenir une aide...

 

Le monument aux morts

 Registre de l'abbé Tocheport, curé de Neuvic (année 1919) :

"Le 24 août, double fête civile et religieuse en l'honneur des morts de la guerre et pour le repos de leurs âmes. Réunion sur la place et la terrasse de la mairie, lecture par M. Dubos faisant fonction de maire, d'un discours de M. Poincaré, chants de circonstance par les filles de l'école, défilé vers l'église où, après le discours de l'abbé Latour, mutilé de guerre, est donnée l'absoute par Mr le curé, procession au cimetière. M. le curé, après les discours patriotiques de M. le Maire, de M. d'Escodéca,président de la société des vétérans, de M. Corbin, président de la société des Mutilés, M. le curé bénit le poteau provisoire et le terrain où s'élèvera le monument commémoratif des morts de la guerre. Cette magnifique manifestation, que quelques uns voulaient purement laïque et avaient commencé d'organiser comme telle, a été prise et conduite par M. Dubos et a eu le double caractère indiqué plus haut."

 

 

 

 

 

 

 

 

Le conseil municipal élu en 1912 était resté en fonction jusqu'aux premières élections organisées le 30 novembre 1919, Pierre Dubos exerçant les fonctions de maire délégué à la suite de la démission d'Eugène Gallais en janvier 1918.

Le nouveau conseil est installé le 10 décembre 1919. Ont été élus :

Nom Profession Année de
Naissance
Domicile Age en 1919 Remarques
Lavignac Edmond Vétérinaire  1862 le bourg 57  
Gaussen Georges Propriétaire  1886 Linceul 33 CS
Allard Edmond Prop.   la Côte    
Lacombe Jean Prop.  1866 Théorat 53 CS
Mazeau Jean dit François Prop.  1854 Les Jeandilloux 65 CS
Allard Marcellin Prop.  1864 Planèze 55  
Décoly Jean Prop.  1851 les Léonardoux 68 CS
Chevalier Adrien Prop.  1864 Les Jeannetoux 55 CS
Lajarthe Jules Prop.  1858 Villeverneix 61 CS
Laporte Grégoire Prop.  1859 Les Cinq Ponts 60 CS
Dubos Louis Emile Inst. retraité  1858 Planèze 61 CS
Gallais Eugène Retraité  1845 Gimel 74 CS
Seyrat Simon régisseur  1856 au château 63  
Texier Paul    1846 le bourg 73 CS
Rolland Marc Prop.   le Pic    
Monribot Edmond (Pierre) négociant  1858 au bourg 61  

 Encore une grande stabilité (10 conseillers sortants réélus et 6 nouveaux), parmi les quatre conseillers qui ont été mobilisés, un seul est réélu (Georges Gaussen)

Louis Dubos est élu maire au premier tour (15 voix pour, 1 bulletin blanc), Edmond Lavignac est élu adjoint (15 voix pour, un bulletin blanc)

 

 

Le projet de monument

En février 1914, les vétérans de la guerre de 1870 émirent le voeu d'élever un monument en souvenir des morts de cette guerre. Le conseil municipal accorda une concession au cimetière mais la déclaration de guerre empêcha la réalisation du projet.

Dès la fin de la grande guerre, Neuvic comme la totalité des communes françaises, souhaite rendre hommage aux victimes. La première mention du projet dans les registres municipaux est datée du 18 janvier 1920, la commission "pour élever un monuments aux morts des guerres de 1870 et de 1914-1918 au cimetière de Neuvic" est composée d'Edmond Lavignac et de d'Escodécat, président des vétérans.

Le registre des délibérations permet de suivre l'évolution du projet qui a mobilisé toute l'attention des conseillers municipaux :

Le 15 août 1920, un premier projet est estimé à 12050 F, or la commune ne dispose que de 5400 F et de la souscription des habitants 2650 F, une subvention de 4000 F est demandée.

Le 12 septembre, Edmond Lavignac présente son rapport sur le projet d'érection du monument "sur une des places publiques" et non plus au cimetière. Le Conseil décide de souscrire un emprunt.

Le  3 octobre, le plan et le devis réalisés par les Marbreries générales, 3 rue Poussin à Paris, sont présentés au Conseil municipal et acceptés. "Ce monument sera édifié sur la place des Tilleuls, face à l'église".=== Voir le devis === .
Le montant du devis est de 23700 F et il faut encore ajouter les frais de gravure des noms des 89 victimes de 14-18 ("soit 1133 lettres à 60 centimes l'unité") et des 7 morts de 1870.
Le financement adopté se décompose ainsi : 5400 F de participation communale (budjet additionnel 1920), 3002 F de souscription des habitants, et emprunt de 17000 F remboursable sur 15 ansauprès du Crédit Foncier. En outre, le Conseil Municipal fait une demande au Préfet pour obtenir une subvention qui sera destinée à l'achat d'une grille pour l'entourage du monument.

Le 2 janvier 1921, le Conseil décide la vente de "cinq acacias rabougris, d'un ormeau et d'un tilleul dont les branchages nuiraient à l'érection du monument".

Le 13 février, un devis de 600 F pour "une bordure en pierre dure" est approuvé, ainsi que l'achat d'une grille auprès de la maison Jouffray d'Orléans (" N° 1603 du catalogue").

Le 28 mars la grille légèrement modifiée est commandée pour la somme de 1060 F, la bordure sera posée par M. Maisonneuve, granitier à Nontron, pour une somme de 500 F.

Le 5 septembre, le Conseil Municipal organise l'inauguration prévue le dimanche 16 octobre :

De 11h30 à 12h bénédiction du monument à l'issue de la messe
A 13h banquet par souscription
A 16h inauguration officielle

 

Quels noms sur le monument ?

Etablir une liste des victimes honorées par la commune a dû être difficile... S'agit-il les soldats nés à Neuvic ? résidant à Neuvic avant la guerre? ayant leurs parents à Neuvic ? fallait-il inclure les victimes de maladies liées aux conditions de vie dans les tranchées ? les décés plusieurs mois ou années après la fin des hostilités ?

Tous ces choix expliquent certaines incohérences ou oublis et il n'est pas rare que des noms soient ajoutés sur des monuments, en particulier à l'occasion des manifestations liées au centenaire.

Le monument de Neuvic n'échappe pas à ces contradictions :

* 89 noms sont inscrits
* les prénoms sont souvent les prénoms usuels qu'on ne retrouve pas sur les fiches officielles de l'état civil ce qui ne facilite pas les recherches !
* la liste correspondant au livre d'or de la commune ne comporte que 74 noms, parmi lesquels quatre sont ignorés sur le monument, donc dix-neuf noms du monument sont ignorés par le livre d'or...
* parmi ces dix-neuf soldats, certains figurent sur le site "Mémoire des hommes" et leur fiche porte la mention "mort pour la France" mais ils peuvent être inscrits sur les livres d'or d'autres communes
* il est possible qu'un nom figure sur plusieurs monuments : c'est le cas pour le capitaine d'Escodéca de Boisse (Fougueyrolles, son lieu de naissance, La Rochelle, sa résidence et Neuvic, la résidence de son père...)

La publication progressive des fiches matricules sur le site des archives départementales apportera sans doute des éclaicissements.

 Les plaques 1870 et 1914-1918

 

L'inauguration

 Dans le bulletin d'informations municipales de janvier 2010, JJ Elias reprend la description de la cérémonie religieuse figurant dans le registre paroissial (Curé Tocheport) :

"Le maire et son conseil municipal, les écoles, les diverses sociétés (Secours Mutuel, Vétérans, Mutilés), les fonctionnaires sont partis de la mairie, bannières déployées, pour assister à la grand'messe. Sermon de circonstance très éloquent et très émouvant de l'abbé Giraudel, professeur au petit séminanire de Bergerac, mutilé de guerre, procession au monument avec bénédiction et absoute."

C'est à 16 heures, après le banquet, qu'eut lieu l'inauguration officielle; Tour à tour, prirent la parole le maire M. Dubos, le Dr Huot, conseiller général et le député de Ribérac, M. Brunet. Messieurs Ernest Guiller, sénateur et Antoine Gadaud député de Périgueux assistaient à cette cérémonie.

monument1

 

Le monument en 2014

Monument vers 1930 Monument en 2014

 

 Autres monuments

Le 15 octobre 1922, l'érection d'une colonne commémorative de trois mètres de hauteur au cimetière est acceptée à l'unanimité des membres du Conseil municipal. (photo)

De plus, le Conseil de fabrique fit poser deux plaques à l'intérieur de l'église, portant les noms des soldats neuvicois morts pour la France.

 

Compléments 14-18

en cours de rédaction

Pertes par unité :

  • 8 morts du 50e RI + 2 au 250e
  • 6 morts du 108e RI

 Les autres sont répartis dans de nombreux régiments (1 ou 2 morts dans chacun)

 

 

Incohérences entre le monument, le site "Mémoire des hommes", le livre d'or :

 

Nom Prénom monument MDH Livre d'or de Neuvic
Remarques
Bétoule François   x x  recrutement de Saintes/ à chercher
Boulenzou Auguste   x x  
Brival Camille x      
Charrière François x x    
Fantou Marcel   x x  
Fonmarty Chéri x      
Fulbert x  x    + 26/6/16 matricule 143 Px classe1904 ??  non
Fraisse Roger x      
Franc Jules x x    
Fresseinge Gabriel x x    
Jeammet Louis x      
Lafitte Ludovic x x    
Lafon André x x    
Latournerie Louis x      
 Mallet Léon  x      
 Nouzarède Raymond    x  x  
 Planche Joseph  x  x    aussi sur le monument de Vallereuil
 Rachet Joseph  x  x    
 Thomas Fernand  x      
Valentin Gabriel x      

 

 

  • Fommarty Chéri (il existe une fiche dans MDH pour Clément dit Pierre, + 17/4/17, transcrit à St Léon le 31/3/18, né à Pujols
  • Fulbert (il existe une fiche dans MDH, sans prénom, né le 17/3/1894, enfant trouvé à Bx, + 26/6/1916, transcrit à Bx le 16/3/17)
  • Mallet Léon
  • Thomas Fernand : peut-être décédé le 3/11/18 des suites de maladie non imputable au service, né le 25/7/1888 en Charente (MDH), ses parents pourraient être François Thomas, né en Charente , marié à Neuvic avec Almide Aymard...

Soit 4 noms à chercher…

 

 

Victimes originaires de Neuvic mais ne résidant plus dans la commune :

  • Hippolyte RAPNOUIL, né à Planèze le 27/12/1875, fils de Jean et de Anne Deschamp, marié à Neuvic le 16/10/1902 avec Marie Dupeyrat née à Neuvic le 28/4/1878.
    Mort à Reminghe (Belgique) le 17/12/1914, transcrit à Libourne (33)
  • Pierre ELIE, né à Puy de Pont le 29/05/1886, fils d'André et de Marie Verrouilh,
    Mort à Moislains (80) le 28/08/1914 , transcrit Libourne (33)

 

1918

Depuis le 20 novembre 1917, le gouvernement est dirigé par Georges Clémenceau. Après la défection de la Russie, les Allemands peuvent aligner la totalité de leurs forces sur le front occidental et ils sont en supériorité numérique. Les généraux en chef, Pétain et Foch, sont partagés : faut-il attendre les Américains (deux millions d'hommes) ou bien reprendre l'offensive ?

Pendant la durée de la guerre, les élections ne pouvaient avoir lieu, le conseil municipal élu en 1912 restait en fonction. Cependant, le 6 janvier 1918, le maire Eugène Gallais et l'adjoint Paul Texier étant démissionnaires, un délégué chargé des fonctions de maire jusqu'aux prochaines élections est élu, il s'agit de Louis Dubos, 60 ans, ancien instituteur, habitant Planèze.

 

 

 

Le 21 mars 1918, les Allemands lancent une grande offensive. Les canons à longue portée tirent sur Paris. L'effet psychologique est désastreux.

Le 26 mars, Pétain jugé trop timoré est remplacé par Foch au poste de général en chef des armées alliées.

Le 30 mai, trente divisions allemandes passent à l'offensive. L'armée française doit reculer dans le secteur du Chemin des Dames. Les Allemands sont à 60 km de Paris, 50000 Français sont faits prisonniers, mais le front tient et l'attaque allemande cesse le 11 juin.

Deux neuvicois meurent dans ces combats :

 

 Maze Roger mort le 31/05/1918, disparu au combat à Canarcy ? (Oise), acte transcrit à Neuvic le 22/6/1922

Adjudant au 8e rég de tirailleurs (tirailleurs tunisiens ? à vérifier)

Classe 1914, matricule 161 (Périgueux)

Né le 16/12/1894 à Douzillac (les Martys),  23 ans
Fils d’Etienne et de Thérèse Simon

 Seyrat Henri mort le 04/06/1918 en forêt de Retz (Aisne), acte transcrit à Neuvic le 12/10/1918

Caporal au 91e RI
Classe 1916, matricule 174 (Périgueux)

Né à Neuvic (les Granges) le 2/5/1896, 22 ans, célibataire
Fils de Jean (tailleur d’habits) et de Catherine Chambaraud

 

D'autres neuvicois sont victimes des gaz ou décèdent des suites de leurs blessures :

 Petit Pierre Auguste mort le 01/07/1918 à Neuvic (la Jaubertie), réformé pour cause de tuberculose pulmonaire contractée en service

Matelot sur le Champperve ?
Classe 1914, matricule ?? (Périgueux)

Né à Neuvic (Villeverneix) le 6/7/1894, 24 ans, boulanger
Fils de Jean et de Louise Martin

 Servant Marcel mort le 15/7/18 à Chalons sur Marne (suites de blessures), acte transcrit à Neuvic le 5/10/1918

Caporal au 21e rég du génie
Classe 1917, matricule 44 (Périgueux)

Né à Neuvic le 30/7/1897 – 20 ans
Fils de François et de Rose Dupuy (sa mère meurt le 9/10/1918 et son père le 3/5/1919)
Famille de menuisiers au Chapdal depuis plusieurs générations.

 Dumas Jean Baptiste (Joseph sur le monument) mort le 05/11/1918 à l'hôpital de Versailles (tuberculose pulmonaire, maladie contractée en service), acte transcrit le 24/5/1920 (sans la mention Mort pour la France sur le registre mais figure dans MDH et son fils Pierre est pupille de la nation)

232e RI terr.
Classe 1890, matricule 470 (Périgueux)

Né à Neuvic le 31/7/1871 – 47 ans.
Fils de Jean et de Guillone Chassalinas
Marié à Marie Guichard (originaire des Coutis) le 24/10/1902, tailleur d'habits puis marchand drapier.
Père de Pierre Fernand Robert, né le 30/05/1908

 

 

 D'autres encore périssent loin de leur Périgord, en Serbie ou dans un hôpital tunisien :

 Pasquet Léonce mort le 25/08/1918 devant Monastir (Serbie), acte transcrit à Neuvic le 24/01/1920

157e RI
Classe 1916, matricule 162 (Périgueux).

Né à Neuvic le 11/07/1896 – 22 ans
Fils de Jeanne Pasquet
Inhumé au cimetière de Chevassus à 5 km au nord de Monastir (aujourd’hui Bitola)

 

 Rachet Jean (Joseph sur le monument), mort le 27/08/1918 (hôpital Sidi Abdallah de Ferryville aujourd'hui Menzel-Bourguiba, grippe infectieuse), acte transcrit à Neuvic le 06/09/1918

Marin sur l’Ernest Renan (apprenti canonnier)
Classe 1919, matricule ?? (Périgueux).

Né à Neuvic (Villeverneix) le 15/11/1899 – 18 ans
Fils de Jean et de Marie Tracard (cultivateurs)

 

 

La disparition du front russe et l'imminence de l'arrivée massive des Américains poussent les Allemands à lancer une offensive en Champagne : c'est la deuxième bataille de la Marne à partir du 15 juillet. Cette attaque est repoussée et, à partir de cette date, l'initiative sera dans le camp des Alliés.

Le 8 août, Australiens, Canadiens, Britanniques et Français enfoncent les lignes allemandes en Picardie. Plus au sud, les soldats américains et français lancent l'offensive Meuse-Argonne. Les premiers chars Renault sont utilisés pour franchir les lignes allemandes.

Le général Ludendorff, généralissime allemand, écrit : " le 8 août est un jour de deuil de l'armée allemande. Il marque le déclin de notre force militaire..."

 

 Dumonteil Firmin (Louis sur le monument) mort le 21/07/1918 à Razet St Albin (Aisne), acte transcrit à Neuvic le 19/4/1919

128e RI
Classe 1907, matricule 562(Périgueux).
Blessé en mai 1917.

Né à St Astier (Reyterie), le 17/09/1887 – 30 ans, cultivateur, habitait Limoges en 1914.
Fils de Jean et de Marie Rigaudie, frère de Gaston tué en 1914.

 Micoine Léon mort le 30/08/1918 bois du Quesnoy (Oise), acte transcrit à Neuvic le 25/07/1919

297e RI
Classe 1918, matricule 331(Périgueux).

Né à Neuvic le 14/09/1898 – 19 ans, célibataire
Fils d’Antoine et de Jeanne Léontine Labrue, bouchers à Neuvic depuis plusieurs générations dans les deux familles.

 

 Delage Charles (Henri sur le monument) mort le 02/10/1918  à Ivoiry (Meuse), acte transcrit à Neuvic le 10/10/1919

454e RA
Classe 1919, matricule 115 (Périgueux).

Né à St Germain du Salembre (Puygulier), le 10/12/1899 – 18 ans, célibataire
Fils de Jean et de Louise Lafon (cultivateurs aux Vivants en 1902).

Sur demande du bureau de bienfaisance, une concession perpétuelle est accordée pour inhumer sa dépouille au cimetière de Neuvic (délibération du 15/10/1922).

 Seyrat Edmond mort le 19/10/1918 à Fay le Sec (Aisne), acte transcrit à Neuvic le 26/11/1921

Caporal au 164e RI
Classe 1916, matricule 178 (Périgueux).

Né à Douchapt (les Combes), le 24/1/1896 – 22 ans
(La fiche MDH indique par erreur : Né à Montagrier)

Fils de Charles et de Anne Gaillard (cultivateurs à Puy de Pont), frère de Charles tué en 1916

 

 

Guillaume II a renoncé au pouvoir personnel, l'empire allemand se défait, des mutineries éclatent. Pour éviter la contagion révolutionnaire, Hindenburg exige que le chancelier Max de Bade demande l'armistice. La signature a lieu le 11 novembre dans la forêt de Rethondes.

 

De nombreux blessés meurent durant les mois qui suivent l'armistice : tuberculose ou conséquence des gaz de combat, suite de blessures...

 

Brival François Louis (Camille sur le monument) mort à Neuvic le 20/04/1918 (sans la mention Mort pour la France).
108e RI

Classe 1902, matricule 1393 (Périgueux).

Blessé à Douaumont le 22/05/1916 au bras droit par éclat d'obus (citation à l'ordre du régiment), réformé le 23/03/1917.

Né à Neuvic le 30/12/1882, 36 ans, poëlier, célibataire.
Fils d'Etienne (également poëlier) et de Françoise Rancillac.

 

 Dubesset Desmoulin (Joseph sur le monument) fait prisonnier le 28/05/1918, mort le 12/11/1918 pendant son rapatriement à Thionville, acte transcrit à Neuvic le 01/02/1922  (sans la mention Mort pour la France sur le registre mais figure dans MDH)

50e bataillon de chasseurs
Classe 1905, matricule 1428 (Bergerac).

Né à St Germain du Salembre le 13/7/1885 – 33 ans
Fils de Jean et de Jeanne Rambeau (cultivateurs au château en 1889, puis aux Coutis)

Laspoumadères Alexis Ludovic mort le 15/11/1918 à l'hôpital complémentaire n°29 de Martigny les Bains (Vosges).

Sergent au 233e RI, classe 1904, matricule 1711 (Brive)

Engagé volontaire de 1905 à 1910 (campagne du Tonkin)

Né à Bordeaux le 22/10/1884, 34 ans.
Fils de Bernard et de Jeanne Dabsac, domiciliés au Pescher (Corrèze).

Marié le 10/05/1913 avec Louise Chevalier, demeurant à Théorat, fille de Jean et de Marie Petit, née le 07/06/1897.
Une fille, Alice née le 5/06/1915.

 

 Aupeix Raoul mort le 03/12/1918 à Neuvic

Maréchal des logis au 21e RA
Classe 1913, matricule 732(Périgueux).

Né à Neuvic le 16/3/1893 – 25 ans, célibataire, maréchal-ferrant
Fils de Jean Edouard (sabotier) et de Jeanne (fille naturelle non reconnue, pas de nom sur les actes, habitait la Maine Dauriac lors de leur mariage en 1875)

 

Callebret Gabriel mort le 24/05/1919 à l’hôpital complémentaire de Dijon, maladie contractée au service, acte transcrit le 24/05/1919.

108e RI puis groupement d'aviation.
Classe 1906, matricule 366 (Périgueux).
Blessé le 17/04/1917 à Aubérive par éclat d'obus dans la région lombaire.

Né le 29/04/1886 à Neuvic, 33 ans, cuisinier charcutier.
Fils de Joseph et de Rose Sicaire.
Frère d’Aubin tué en 1917.

Petit Jean Edmond mort le 13/04/1919 (tuberculose pulmonaire suite des opérations de guerre, hôpital de Périgueux)

Sous-lieutenant au 121e RI
Classe 1908, matricule 95 (Périgueux).
Engagé volontaire en 1906, sergent en 1916, promu sous-lieutenant en septembre 1917.
Blessé en 1914 (éclat d'obus à la face et en juin 1918 (fracture du fémur par balle). Citations en 1916 et 1918.
Croix de guerre, étoile de vermeil.

Né le 1/7/1888 à Neuvic (Villeverneix), 30 ans, pâtissier, résidait à Bordeaux.
Fils de Jean (maçon) et de Louise Martin (originaire de Foncouverte), Jean Edmond était l’ainé de 6 enfants, frère de Pierre mort en juillet 1918 (suite de tuberculose ).

Faure Augustin (Auguste sur le monument) mort le 07/07/1919 à l'hôpital de Périgueux

305e RI
Classe 1899, matricule 419(Périgueux).

Evacué le 17/04/1916 pour néphrite chronique, réformé, hospitalisé à Périgueux

Né à Neuvic (Lacombe) le 18/06/1879, 40 ans
Fils de Pierre et de Marie Cluseau (+ en 1899), cultivateurs.
Marié le 29/05/1905 à Neuvic avec Jeanne Favard, de St Jean d'Estissac. Ils ont un fils, Benoît, né le 21 mars 1912 à Frateau.

Valentin Gabriel Paul mort à Libourne le 20/07/1919

Sergent au 50e RI puis au 58e RA.
Classe 1907, matricule 580 (Périgueux)
Détaché en 1915 à la société Dyle et Bacalan (Bordeaux)

Né à Neuvic le 18/12/1887, fils de Germain et de Emilie Claire Lambert, mécanicien.
Marié le 18/02/1912 à Neuvic avec Madeleine Rongéras, née à Neuvic le 27/2/1887, fille de Guillaume et de Constance Dumas.

 

Jeammet Louis mort le 07/04/1920 à Neuvic.

Sergent au 108e RI, puis adjudant au 10e RA.
Classe 1908, matricule 87.

Blessé le 28/08/1914 (deux balles à la cuisse et au pied), citation à l'ordre du régiment le 08/06/1917, croix de guerre avec étoile de bronze.

Réformé en 1919 pour pleurésie.

Né à Neuvic (Théorat) le 05/05/1888, fils de Pierre et de Marguerite Seyrat, serrurier mécanicien.
Marié à Dignac (16), le 8/4/1913 avec Marie Marguerite Adrienne Simmoneau.

 

 

Registre de l'abbé Tocheport, curé de Neuvic :

"Le 21 janvier, arrivée à Neuvic de quelques réfugiés de l'Aisne.

Le 24 arrivée d'une équipe d'une centaine d'Américains pour la pose d'une ligne téléphonique.

Le 17 juillet, passage du duc(1) et de  la duchesse de Vendôme visitant les réfugiés belges sous la conduite du comte d'Arlot de St Saud. Ils sont descendus au presbytère.

Au commencement d'octobre, arrivée dans la région (vallée de l'Isle et vallées adjacentes) d'une division de soldats américains(2). L'état-major est logé au château de Neuvic. Le 4 novembre, départ pour le Mans de la plupart d'entre eux. D'autres, une centaine, restent jusqu'à fin décembre.

Le 11 novembre, à la nouvelle de la signature de l'armistice, explosion de joie, sonnerie de cloches prolongée jusque dans la nuit, manifestation des Américains auxquels se joigneent les habitants.

Les Américains laissent un bon souvenir. Calmes, respectueux, s'ils ont à apprendre quelque chose des Français, les FRançais auraient intérêt à leur emprunter beaucoup d'autres choses, par exemple l'esprit de tolérance.

Par décision de Mgr Rivière en date du 13 novembre 1918, a été nommé vicaire à Neuvic, M. l'abbé Marc Latour, lieutenant d'infanterie, trois fois blessé, décoré de la croix de guerre et chevalier de la Légion d'Honneur"

 

(1) beau-frère d'Albert 1er de Belgique

(2) La 84e division d'infanterie, sous le commandement du Maj. Gen Harry C. Hale, était composée de soldats originaires de l'Illinois, de l'Indiana et du Kentucky. 

Après leur entraînement au camp Taylor de Louisville (Kentucky), ces troupes ont débarqué au Havre le 25 septembre 1918, avant d'être dirigées vers le camp de Souge (Gironde). L'état-major a séjourné au château de Neuvic du 28 septembre au 4 novembre avant de rejoindre Le Mans puis le camp de Souge.

Embarqués le 6 janvier 1919 sur le "SS Wilhelmina", les premiers éléments de la 84e division ont rejoint le New Jersey le 19 janvier 1919, les derniers sont arrivés à New-York le 18 juillet.

(Source : Order of battle of the United States forces in the world war, volume 2, pages 367 et suivantes)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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14 morts en 1918 et 3 en 1919

 

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